Monuments
L’abbaye de Montmajour
Mont Majour en provençal cela signifie le mont majeur, la grande montagne. Au départ la plaine d’Arles était une étendue de marécages desquels émergeait une île: le montmajour. C’est cette île qui fut choisie par les moines bénédictins pour y construire une abbaye. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, Montmajour superbe lieu sur son ilôt rocheux, recèle de remarquables témoignages architecturaux romans, gothiques et classiques.
C’est au Xième siècle que furent commencés les travaux sur le promontoire à mesure que les moines asséchaient les marais. Le premier monument, le monastère de Saint Pierre a été bâti du 10e au 15e siècle. 5 siècles pour édifier ce monument dont certaines parties sont conservées. Ce qui au départ était une petite abbaye devint très rapidement importante et son influence s’étendit d’Arles à toute la Provence par un réseau de prieurés, jusqu’à 50, au XIIIe siècle. L’ermitage Saint Pierre des 10 et 11e siècles fut en partie creusé dans le rocher sud. Ses chapiteaux se rattachent au style du premier âge roman. La nécropole rupestre fut aménagée au sommet de la colline autour de la chapelle funéraire Sainte-Croix bâtie au 12e siècle. Un pèlerinage qui attirait énormément de monde venu de toute la région fut consacré à cette chapelle.
La crypte est une véritable église basse avec un plan unique en Provence. Elle comporte une rotonde, un déambulatoire et des chapelles rayonnantes. C’est au-dessus de cette crypte que s’éleva l’abbatiale dédiée à Notre-Dame en remplacement de la première église Notre-Dame.
Le cloître restauré au XIXe siècle dessert les bâtiments conventuels tels que réfectoire, cuisines, salle capitulaire. La grande tour dite Pons de l’Orme, tour de défense, fut édifiée pour protéger l’abbaye lors des grandes compagnies qui mirent à feu et à sang toute la Provence. Cette magnifique construction militaire ne résista pas aux guerres de religion. Montmajour succomba et tomba en ruine.
Le second ensemble est constitué par le monastère Saint-Maur construit sur l’emplacement de l’ancienne abbaye ruinée. Contrairement à la construction des premiers moines qui était dépouillée et austère la nouvelle construction ressemblait plus à un palais qu’à un couvent et la vie qui y régnait était très mondaine. Ce dernier monastère devint le lieu de vie de la communauté réformée de Saint Maur. Rien d’étonnant de trouver sur ce lieu des restes somptueux de ce dernier monastère puisque le dernier abbé de Montmajour fut le Cardinal de Rohan. A la révolution l’ensemble monastique est vendue comme bien national et complètement dépecée. La ville d’Arles racheta les ruines et les bâtiments dégradés en 1838.
Ensuite classé Monument Historique en 1840 l’abbaye devint propriété de l’état en 194( après sa restauration sous le second empire.
Depuis la nuit des temps Montmajour semble être considéré comme un lieu sacré. L’île primitive fut occupé par les populations préhistoriques, les Celtes et les Romains avant d’être dédiée à la foi chrétienne et catholique.
De toute sa gloire passée, il ne reste que les ruines qui portent symbole de sa puissance quand Montmajour était nécropole des comtes de Provence qui avaient, pour certains d’entre eux, choisis d’être inhumés dans la crypte du XIe siècle.
La descente des quarante cinq marches qui conduit à la petite église souterraine permet encore d’être impressionné quand on peut imaginer que le grand Charlemagne les a descendus accompagné de ses douze pairs ainsi que nombre de personnages célèbres ou pas qui y trouvèrent un refuge spirituel.